Les Plates formes de services dans le médico social : un changement de paradigme dont on a pas encore pris la mesure ?

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La logique de plate-formes à l’œuvre dans le secteur social et médico-social répond aux impératifs de rationalisation d’une offre d’accompagnement organisée de manière cloisonnée à partir d’une multitude d’établissements et de services, classés en plus de 80 catégories, selon le fichier national FINESS.
Selon René Loubat , les plate-formes de services, nouvelles organisations intelligentes et agiles, sont définies comme « des entités cohérentes possédant un statut unique regroupant, pilotant et coordonnant divers services complémentaires afin d’accompagner dans leurs parcours respectifs des destinataires communs. »
Ainsi, la plate-forme de service nécessite de concevoir un mode de fonctionnement radicalement différent de celui que les établissements et services sociaux et médico-sociaux ont connu jusqu’alors.
Les plate-formes se constituent autour de plusieurs modèles :
− Les dispositifs, à l’instar des DITEP, des DIME, ou des SPASAD ;
− Les guichets, tels que les SIAO, les guichets d’orientation, de coordination de parcours des TND enfants ;
− Les services d’appui, tels que les PCPE, les équipes mobiles de scolarisation ;
− Les plateformes numériques, telles que les plateformes numériques de santé, à disposition du patient tout comme des professionnels.

De même, les mutualisations de ressources entre les établissements et les services constituent une première étape vers ce nouveau modèle qui implique aussi un accroissement des synergies avec les acteurs du territoire et les partenaires, car la plateforme n’est pas un système replié sur lui-même.

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Plus fondamentalement, le changement de paradigme réside dans le fait que la plate –forme met à la disposition de la personne accompagnée la palette de services et de prestations dont elle a besoin, à partir de sa situation, de ses attentes, de son projet, de son parcours. De fait, au cœur de la plate-forme, le service de coordination des parcours et des projets s’avère crucial, dans un souci d’efficience, certes mais surtout dans la recherche de l’auto détermination de la personne, de la promotion de son autonomie et dans le souci majeur de ses intérêts.
Ainsi, l’évolution du secteur vers un mode d’accompagnement plus modulaire, centré sur les besoins de la personne et la prise en compte de sa situation peut constituer le plein déploiement des principes promus par la loi 2002-2.
Cependant, l’opérationnalité de ces nouveaux dispositifs plate-formes requiert :
– l’orientation, par la MDPH, des personnes bénéficiaires vers un dispositif et non plus vers telle catégorie d’établissement ou de service, ce que certaines MDPH commencent progressivement à faire, dans le cadre de doubles orientations ;
– un changement de reconnaissance de la structure de l’opérateur et des modes de financement. Cette évolution est amorcée par la généralisation des Contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM). Toutefois, les agréments récemment renouvelés par les autorités de tarification à la suite des évaluations externes, ainsi que le fonctionnement par budgets ne correspondent pas à la logique de la plate-forme. En effet, celle-ci doit être fondée sur la situation de la personne accompagnée et accompagner son parcours, par des prestations, à partir de l’évaluation de ses besoins.
Tant que les opérateurs ne seront pas en capacité de définir les coûts de leur prestations en se dotant d’outils adaptés pour le faire, tant que les projets personnalisés ne seront pas élaborés sur une évaluation pluri disciplinaire des besoins et déclinés en actions suffisamment concrètes pour y répondre, tant que l’approche restera autant cloisonnée sans alignement de la chaîne de valeurs, les plateformes ne pourront pas produire tous les effets escomptés au niveau de la qualité de l’accompagnement des personnes concernées, dans le respect de leurs droits et de leurs besoins.

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